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La séduction |
Galogan se dirige dans le coin où sont entassés les vêtements. Il enfile un habit qu'il espère seyant et "PlayDevil"... Il se lève, regarde le toit de la chaumière où il n'aperçoit que fumée et se languit des verts pâturages de Mère Nature. Il voit Lilith la langue pendante, baveuse, avide de désir, affamée. Il s'autorise un sourire à la vue d'Ours en train de ventiler la démonne avec sa grosse hache et de Red lui susurrant inlassablement dans l'oreille "c'est votre dernier mot, Démonne?". Et il se lance dans le spectacle... Le vêtement qu'il a enfilé fait son effet ; preuve en est de ses trois compagnons à plat ventre en train de taper des poings et des pieds sur le sol en poussant des grands cris de joie... de rire même... fier de son effet, il tourbillonne dans son ... tutu! ... en lançant les jambes en l'air, dansant avec les flammes tandis que la démonne ne perd aucune miette de ses mouvements...
Les flammes se reflètent dans ses yeux sombres. Il danse comme si demain n'existait pas. Ses long mouvements sensuels et coulés lui donnent une dernière impression de liberté. La lueur du feu éclaire son corps et projette son ombre sur le mur de la cabane. Cette ombre transcende la danse, cette ombre omnubile la démonne... elle est subjuguée.
Red : *se glisse doucement
derrière la chaise de Lilith et tapote sur l'épaule d'Ours* Ours...
Ours... Ours!!!
Ours : quoi?
Red : la porte est à 2 mètres à ta gauche, vas-y!
Ours : t'es fou ou quoi? J'ai pas envie de me refaire brûler les fesses.
Red : vas-y, je te dis.
Lilith est complètement hypnotisée par
le spectacle offert par Galogan.
Red : *regarde son ami en tutu et ne comprend décidément pas les
démonnes*
Ours : Grompf
Ours se lève et se dirige d'un pas leste vers la porte de la cabane. Il tend la main droite vers la poignée pendant que son autre main pend à son côté avec la hache. Il fait tourner la poignée mais celle-ci semble tourner à vide. De désespoir et de dépit il se jette contre la porte dans un grand bruit d'épaule s'entrechoquant avec le bois. Quand soudain un cri de rage retentit et lui glace le sang, il reste figé, tétanisé par la peur et la colère gutturale qui emplit ses oreilles.
Lilith : MAUDIT!! *se lève
et déploie ses bras dans une posture impossible, les coudes inversés*
*prononce quelques paroles d'une langue si ancienne qu'elle semble être
à l'origine du monde*
Galogan : *sent d'étranges ondes et s'arrête de danser*
Red : Oh putain! Oh putain!
Envoûteur : Oh la salope! La saloooope!
Lilith : vos flatteries ne vous sauveront pas.
Les murs de la cabane se désagrègent pour qu'ultimement le petit groupe se retrouve sur une plate-forme ; cernés par le néant. Brusquement, des murs de flammes se dressent de part et d'autre de la plate-forme. Ces murs de flammes grandissent, grandissent, grandissent et leur sommet commence à produire une pluie de gouttes de feu qui façonnent des formes dans ce qui fut un instant un mur. Bientôt les formes semblent prendre vie, leur hauteur atteint deux hommes et la férocité de leur regard n'a d'égale que la peur de celui des pauvres aventuriers pris au piège. L'Elemental de feu le plus proche d'Ours tend la main et lui empoigne la main qui tient la hache. Devant ses yeux horrifiés, Ours voit sa main fondre, devenir manche. Il voit le manche fondre devenir main. La douleur est insoutenable, insupportable, au-delà des mots ; ses cris de souffrance restent figés dans sa gorge.
Lilith : Bien. Vous voilà
soudés... *sourire machiavélique faisant apparaître ses
dents jaunies par le soufre de son haleine ardente* ... pour l'Eternité.
Envoûteur : Espèce d'ignoble créature, vomissure de gobelin,
fiente d'orque!
Red : du calme... du calme...
Lilith : je t'ai déjà dit que tes flatteries ne te sauveront pas.
Bien, Ours, comme tu as pu remarquablement attiré mon attention, que
penses-tu de passer second pour l'épreuve?
Ours : *reste abasourdi à la vue de son bras* *la douleur diminue peu
à peu mais regarder cet appendice complètement mutilé devient
de plus en plus éprouvant* *se dirige au centre de la pièce* Bien,
démonne. Mon corps m'est désormais inutile pour te plaire, il
ne me reste qu'à utiliser mon cerveau...
Galogan : tu vas te trépaner?
Ours : ... et ma langue.
Envoûteur : tu vas pas me dire que tu saurais faire quelque chose avec
cette abjecte créature?
Ours : je te parle de mots... rien de plus, rien de moins mais avant, en guise
d'inspiration, j'ai besoin de ces feuilles qui allègent notre esprit
et enchante nos sens.
Lilith : je peux faire quelque chose pour toi alors. *tend le majeur au bout
duquel bientôt apparaît une excroissance* *cette excroissance s'avère
être une jeune pousse... un arbrisseau bientôt, une sorte de bonzaï*
*ce bonzaï est noir comme le geai et scintille dans l'obscurité
; à peine créé, ses branches créent des feuilles
que la démonne cueille de son autre main* Tiens! Bien sûr, ce ne
sont pas les mêmes que celles que tu cherches. Si l'effet est semblable,
les conséquences de leur inhalation peuvent être désastreuses
à long terme. Mais tu n'as pas la possibilité de faire le difficile
n'est-ce pas? *sourire narquois*
Ours : donne, maudite!
Lilith : *le voile du doute assombrit son regard un instant ; l'assurance de
ce mutilé est ... dérangeante* *lui tend la feuille que l'aventurier
prend et ...*
Bientôt
la feuille est roulée et allumée au feu ceint d'un cercle de pierres
qui trône au milieu de la plate-forme. Ours semble subir une transformation.
Ses cheveux ondulés se déposent délicatement sur ses épaules.
Son visage exhale désormais une bonté, une douceur, une tendresse.
Le Poète a franchi la porte et Ours n'est plus qu'un canal. Les Elementaux
de feu disparaissent et cèdent la place à des arbres enchanteurs
au sein desquels les aventuriers entendent piailler des oiseaux joyeux. La plate-forme
est désormais une clairière inondée de soleil où
l'air parfumé enchante leurs sens. La démonne ressemble presque
à une femme.
Poète
: Bien ...
*Déclamant*
- Ô
toi seule affrontant l'affreuse solitude,
- Le désespoir, ton abandon, peut-il m'aimer?
- Ô toi fuyant la désolante plénitude,
- Crée l'oubli, le sourire amer d'ignorer.
- Ô toi qui annihiles le mépris mesquin,
- Détruis la Haine qui anéantit l'Amour.
- Ô toi qui résistes unique face au destin,
- A l'Eternel dévouement, crois-tu toujours?
- Toi qui t'acharnes contre la réalité,
- Cherches-tu l'issue, une irréelle vertu?
- Ô toi aide-moi, nier la fatalité,
- Face aux femmes, ne serai-je qu'un ingénu?
L'espace d'un instant hors du temps, maléfices
et malice abandonnent la cabane. Les murs ont repris leur place, le feu joyeux
réchauffant son intérieur et.. la porte est entrouverte.
La porte est entrouverte... le Poète
tourne légèrement la tête et son regard se porte sur cette
nouvelle source de lumière. Ses yeux habitués aux ténèbres
sont aveuglés par la lumière intense, resplendissante et cruelle
du soleil. La douleur provoquée par la contemplation de la nouvelle lueur
lui vrille l'esprit. Mais il s'adonne à la souffrance avec délice,
avec plénitude... elle transporte son âme et bientôt le présent
n'existe plus.
Ils sont allongés côte à côte. La douceur de la peau de léopard sous leurs corps se marie merveilleusement à la chaleur dont le soleil les emplit. L'air sent bon le printemps ; le parfum de son aimée le remplit et flotte autour de lui. Il la regarde tendrement, se tourne vers elle, vers ses yeux insondables qui le fixent tendrement et dépose un baiser sur sa joue... inhale ses cheveux... s'emplit de son odeur et laisse son coeur chanter le miracle de l'amour.
Oursonne : Ours, tu me fais
un bébé?
Ours : *surpris, se recule* *regarde ses yeux, miroirs de l'âme, afin
de déterminer si elle plaisante* Maintenant?
Pour toute réponse elle laisse glisser tendrement, doucement, sa main le long de la cuisse de son homme. Bientôt elle agrippe la source dont l'essence, unie à sa propre terre fertile, lui donnera l'enfant qu'elle désire tant de lui.
Ours : Evidemment... si tu me prends par les sentiments...
Elle lui sourit, taquine et malicieuse, sensuelle et irrésistible. Son corps se déplace au-dessus de celui de son aimé, elle s'accroupit sur lui, le sent contre son intimité, le dirige tendrement en elle par des mouvements langoureux tandis que ses mains se posent délicatement sur la poitrine. Ours laisse flotter sa main un instant, savourant le moment de la rencontre, avant de passer le dos de cette main sur son ventre... remontant les courbes de ses seins qu'il dessine délicatement, signe de vénération et d'abandon à celle pour qui il vit... sa main, faite pour caresser, pour aimer, pour... Sa main n'est plus!
La colère et la haine balayent les tendres souvenirs ; la porte, passeport pour la liberté se referme ; le Poète retourne derrière le carcan... Ours est revenu, machine qui détruira la source de ses tourments... que cette démonne meure!
Ours : *fait quelques pas
en direction de la démonne et s'apprête à enfoncer sa hache
dans sa carotide, que l'union forcée avec sa main lui permette au moins
de sentir la chaleur du sang coulant sur sa main* Tu vas périr Catin
des Enfers!
Galogan : *assis à côté du feu, se réveille à
regret du rêve que les mots de son ami ont créé* *voit Ours
se diriger vers la maudite et entend des mots de haine* *bondit et arrête
le bras d'Ours* Non Ours! Pas comme ça et pas maintenant. Tu le sais
aussi bien que moi!
Ours : *transperce du regard son ami* *un instant, fuite du temps, dirige sa
colère contre lui* *mais le regard qu'ils échangent lui en apprend
bien plus que mille mots ne pourraient expliquer* Bien... *se tourne vers la
démonne* Mais toi, je jure sur ce qui m'est de plus cher que tu paieras
pour ta cruauté , que chaque acte de haine que tu as posés, je
te le rendrai au centuple!
Lilith : tu m'amuses beaucoup Ours. Tu devrais écouter ton ami ; derrière
des apparences grotesques et un tutu ridicule, une lucidité presqu'inquiétante
veille. Tu sais mon petit Ours, quand la porte s'est ouverte, eus-tu franchi
le seuil, je ne t'aurais pas retenu. Je sais reconnaître la vraie force
et la pureté de celui que tu caches derrière ta haine avait gagné
ton droit à la liberté. Mais la haine et la colère bien
vite t'ont asservi et Ours, mon petit Ours, la haine et la colère, c'est
mon univers, je m'en nourris, je m'en gave... Oh Ouiiiii haineux tu deviens
et dès lors tu m'appartiens ; et pauvre ignorant tu fermas toi-même
la porte qui te menait vers le bonheur.
Lilith : Enfin, ce fut bien intéressant mais tu n'es pas encore prêt
à être heureux on dirait... hmmm... Envoûteur, que me proposes-tu
qui pourrait me séduire?
A ces mots l'appellant, Envoûteur se lève et se dirige près de la démonne... si près que ses compagnons ont l'impression fugace de deux amants sur le point de s'embrasser. Son corps se transforme sous leurs yeux, il semble grandir démesurément et prend une teinte pourpre inquiétante, des ailes lui poussent du dos ... Soudain, celui qu'ils ont toujours connu avec un visage humain n'est plus qu'un démon
Ours : La vache!
Galogan : eh c'est quoi ça? On s'est fait avoir? Il y a deux démons?
Red : non je pense que c'est bien plus gênant pour notre ami que ça...
et je commence à comprendre d'où vient ce nom d'Envoûteur.
Ours : que veux-tu dire?
Red : vois-tu, un ancien peuple avait la capacité de se modeler à
l'image de ce que les autres voulaient voir en eux. Ce peuple avait toujours
combattu l'aspect superficiel de l'humanité et en récompense,
les dieux leur avaient donné le meilleur outil qui soit pour détruire
cette perversion chez l'humain... Ce peuple savait ce que les humains voulaient
voir, quelles apparences charmaient facticement leur esprit et ce peuple pouvait
dès lors prendre la forme désirée.
Galogan : ouah super... c'est le truc idéal pour emballer toutes les
femmes ça...
Red : vois-tu Galogan, c'est pour ce genre d'idées que tu resteras toujours
incapable de telles tranformations... de toute façon, je croyais qu'ils
avaient disparu... jusqu'à aujourd'hui.
Ours : étrange
Red : et dangereux... une fois que le processus est lancé ; il doit réussir
... la personne doit être charmée ou l'envoûtement se retourne
sur son créateur.
Galogan : tu veux dire qu'il deviendrait amoureux de la démonne?
Red : oui un amour inconditionnel, il serait son meilleur allié. Et si
ce charme est très puissant sur les humains, j'ai bien peur qu'il ne
soit inefficace contre les démonnes.
Ours : je suppose qu'Envoûteur sait les risques qu'il prend... mais attendez,
qu'est-ce qui se passe???
Red : *regarde les deux formes* Oh oh on dirait bien que la démonne relève
le défi ; elle va jouer selon les règles qu'Envoûteur à
choisies.
En face du démon, une jeune fille est assise... ses cheveux couleurs de blé produisent une étrange lueur... son sourire angélique charmerait plus d'un coeur... Envouteur se retrouve face à son destin... en face de lui est assise sa dulcinée... Myrthille
Le regard du démon s'adoucit à la vue de sa dulcinée. Il exprime désormais tendresse et dévotion. Envoûteur tend la main et la porte à la joue de sa raison d'exister. Le contact est doux, chaud, agréable. Dans son corps du Malin, l'âme d'Envoûteur pleure de joie.
Démon/Envouteur : Myrthille...
que... comment?
Myrthille/Lilith : Mon amour, ça fait tellement longtemps que je te cherche...
j'ai eu si peur, perdue. Mais maintenant, nous nous sommes retrouvés...
suis-moi.
Envouteur : mais... où? Nous sommes enfermés. Ours a tenté
de sortir et il en est désormais mutilé?
Myrthille : ne crains rien, prends ma main, je vais te montrer le chemin...
nous devons traverser les plans.
Envouteur : *déplace sa main de la joue vers la main de Myrthille et
la serre délicatement*
Il se sent aspiré par une force irrépressible. Un trou dans la réalité s'ouvre. Son esprit quitte son corps pour passer la porte de la réalité. Désorienté, il n'a pas peur car son aimée le guide dans les méandres du temps et de l'espace. Bientôt le tunnel, dans lequel ils étaient, aboutit sur un océan. Cet océan est si calme, reposant, apaisant. Il y plonge avec délectation, conscient de vivre une expérience unique et peut-être définitive.
Myrthille : *lui sourit* Nous
sommes dans l'océan des rêves. C'est ici que les amants se retrouvent
lorsque leur amour est si fort qu'ils en dépassent l'union charnelle
pour atteindre l'union intemporelle des âmes. Regarde ces lueurs qui se
déplacent dans l'océan. Ce sont des êtres qui rêvent.
Leurs corps sont allongés l'un à côté de l'autre
ou... l'un dans l'autre *sourire taquin* mais leurs âmes ont atteint la
perfection de l'union. La réalité n'a plus prise sur eux, ils
sont forts, ils ont atteint la Vérité et nagent ensemble désormais
dans l'Océan des Rêves.
Envouteur : c'est merveilleux... mais pourquoi la marée nous repousse-t-elle
sans cesse vers le rivage de cette île...?
Myrthille : *reste silencieuse* *l'observe* *l'étudie* *sourit avec une
lueur de mépris dans les yeux*
L'île est faite de sable noir. Aucune végétation n'y pousse. D'abjects rochers, noirs également, la jalonnent... Elle dégage une impression menaçante. Envoûteur a le sentiment de regarder la mort en face, d'être attiré vers la grande faucheuse et il lui est impossible de résister. Une partie de lui souhaite même s'y abandonner, glisser dans l'oubli, submergé d'une fatigue trop forte pour être combattue... Ses mouvements se font plus las, saccadés ; il n'en peut bientôt plus de nager et le désir de se reposer sur le rivage de l'île maudite se fait de plus en plus pressant...
Ours : bon c'est quoi ça
maintenant?
Galogan : oui, il se passe quoi Red là?
Lorsqu'Envouteur a pris la main de Myrthille... leurs corps respectifs se sont affalés lentement sur le sol. Leurs yeux sont ouverts mais ils ne voient plus. Les compagnons ont devant les yeux des corps sans âme... sans vie presque.
Red : je crois qu'elle l'a
amené à Quiddity.
Galogan : en clair?
Red : un océan de rêves... que tu ne visites que 3 fois dans ta
vie. La première fois, lorsque tu sors du ventre de ta génitrice.
La seconde fois, lorsque tu passes ta première nuit avec la femme que
tu aimeras le plus. La troisième fois... le jour de ta mort.
Ours : bon, Envouteur a des soucis alors.
Red : oui.
Galogan : *chiffonne son tutu de frustration* *l'incompréhension le ronge*
Comment ça???
Ours : il ne naît pas, il est pas amoureux de Lilith... ou alors uniquement
de l'illusion qu'elle a créée... donc il doit être au jour
de sa mort...
Galogan : on fait quoi alors?
Red : rien... on est impuissant...
Galogan : impuissant... *le mot déclenche un processus de pensées
qui est propre à son esprit pervers.* Vous vous êtes déjà
fait une démonne?
Red : n'y pense même pas!
Ours : *regarde son bras mutilé* je passe mon tour.
Galogan : allons, Red... tu l'as dit toi-même, elle est partie. Seul son
corps est resté...
Red : l'expérience d'Ours n'a pas suffi alors?
Galogan : non
Galogan se dirige vers le corps allongé de la démonne. Les formes humaines qu'elle a revêtues sont plus qu'attirantes. La fatalité de son destin pousse Galogan à accomplir l'acte une dernière fois... Il touche avec prudence le corps, qui reste sans réaction. Plus hardiment, il dessine les contours de ses hanches... le corps semble rester inerte. Il y a une respiration constante mais c'est tout... Alors, Galogan se lance...
La cabane vibre bientôt d'un cri de douleur presqu'inhumain. Galogan s'est retiré de la démonne en hâte. Mais trop tard... Ses cris semblent s'éterniser, souffrance éternelle dans laquelle son esprit pervers l'a porté... il n'en voit plus la fin...
Ours : *sursaute et accourt
vers son ami qui se tient l'entrejambe, les mains rouges de sang* *A la vision
apocalyptique qu'il aperçoit lorsque son ami retire ses mains... Ours
s'arrête, figé!*
Galogan : *ses cris deviennent bientôt lamentation* *sa voix si mâle
prend une consonnance de plus en plus fluette*
Red : au moins, maintenant, ton tutu te va bien...
Galogan : ...
Myrthille lâche la main d'Envouteur. Quelque chose semble la déranger, la tracasser. Envouteur se sent comme libéré d'un poids sur les épaules... l'Océan le porte désormais sans qu'il n'ait besoin de faire de mouvement... Bientôt Myrthille est aspirée par une sorte de tornade qui nait du fond de l'océan... Cette tornade se dirige vers Envouteur... La panique le gagne et il tente désespérément de s'enfuir hors de portée de ce qui semble être une mort certaine... mais la tornade est trop rapide, trop puissante, sa fuite est vaine... La tornade le rattrape, l'engloutit, l'aspire, le plonge dans un mur d'eau... Il étouffe, étouffe, étouffe...
Lorsqu'il
prend sa première goulée d'air, il est couché sur le sol
de la cabane...
Envouteur est couché à même le sol
de la cabane, son dos lacéré par les échardes du plancher.
Lorsqu'il lève les yeux, il remarque qu'il est aux pieds d'une créature
mi-humaine mi-maléfique, en proie à d'étranges transformations,
exsudant une rage infinie. La démonne reprend peu à peu ses esprits
et son apparence maléfique ; l'interruption de son maléfice la
plonge dans une rage froide.
Lilith : Qui? *elle regarde les aventuriers un à un* *Bientôt son
regard se porte sur Galogan, dont le visage est crispé de douleur et
l'entrejambe est en sang* TOI!! ... *marque une légère pause*
Mais, on dirait qu'il te manque quelque chose? *tient un bout de chair flétri
et désormais inutile entre les mains* Ne serait-ce pas cela par hasard?
Oui oui, je crois que c'est ça. *jette l'appendice dans le feu qui se
consume au centre de l'endroit aux milles soufrances* Hmmmmmm, j'avais l'intention
de te faire regretter ton effronterie, mais j'ai une meilleure idée...
Des chaînes apparaissent des murs et du sol.
Les quatre amis se retrouvent bientôt pieds et poings liés à
même le mur, excepté Envouteur cloué au sol... il est celui
qui comprend le premier ce que la démonne prépare, placé
entre ses jambes, son regard est porté vers ce qui serait la source de
vie chez une humaine*
Envouteur : AAAAAAAaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh! Nooooooonnnnnnnn
Ours : quoi? Que se passe-t-il Envouteur?
Envouteur : elle enfante! Elle enfante! *ses yeux sont dilatés de terreur
devant la vision de l'accouchement maudit* Assez! Assez! je ne veux pas voir
ça!!!!
La démonne se place dans une posture qui serait
grotesque si l'image qu'elle offre n'était pas tant effrayante. La fente
qui lui tient lieu de sexe s'élargit peu à peu... de plus en plus...
pour être une ouverture si large qu'elle aurait déchiré
instantanément n'importe quelle humaine... Sa progéniture va naître
à l'âge adulte! Lentement, la tête de la créature
apparait, pleine d'un liquide visqueux et nauséabond... La démonne
écarte les jambes de sorte qu'elles se retrouvent dans le prolongement
l'une de l'autre. La porte ainsi créée s'ouvre sur un rugissement
des Enfers.
Envouteur : *bat des pieds pour se reculer* Un cerbère!
Ours : Galogan, il va falloir que tu me parle de tes ancêtres!
Galogan : c'est une fille?
Red : sais pas, mais c'est une source de tourments en tout cas.
Le Cerbère jaillit hors de la démonne,
laissant celle-ci épuisée et se refermant peu à peu. D'un
bond preste, il est sur Galogan, ses naseaux crachant une fumée brûlante
et étouffante. Son regard est de feu, sondant les yeux de Galogan et
laissant ce dernier abruti. Son pelage brun - pourpre luit de mille lueurs,
d'une beauté fantatisque ne serait-ce le monstre qu'il couvre
Galogan : doucement... c'est
papa...
Ours : Oui doucement, c'est ton papounet, il aime beaucoup ta maman, il lui
a donné une partie de lui...
Red : vous avez fini de déconner?
Envouteur : Hoho...
Les trois compagnons se tournent vers Envouteur. La
démonne a récupéré de l'effort fourni. Etrangement,
son corps ne présente plus aucune trace de son accouchement récent.
Lilith : voilà! Un
petit compagnon de jeu pour quand maman va faire un tour. Bien, Envouteur, j'ai
échoué avec toi... *s'agenouille et lui caresse la joue* Hmmmmmmm
j'étais si près *passe la langue sur ses lèvres craquelées
dans un mouvement de gourmandise écoeurant* Enfin...
Lilith : Bon bon, Red... *claque des doigts, les chaines maintenant Red se brisent
et tombent dans un bruit sourd sur le sol* Je pense qu'il ne reste que toi.
Red : Certes. *s'avance d'un pas calme et décidé vers le combat*
Red tend
les bras vers le toit. L'homme est figé dans une posture que nul mouvement
ne vient troubler. Il ferme les yeux et se concentre sur la tâche à
accomplir. D'une manière imperceptible d'abord, de plus en plus forte
ensuite, l'air se refroidit. Alors que les murs se couvrent d'une glace bleutée
et étincelante, les compagnons de Red voient d'un oeil émerveillé
apparaitre un cercle au centre duquel des vents tourbillonnants virevoltent
en tous sens.
Red : *ouvre les yeux lentement, sereinement* *un léger sourire éclaire
son visage losqu'il s'adresse à la démonne* Je t'emmène
à Minrodar.