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Le Flambloyant, L'épée sacrée d'Artherk ... |
Lair se mit à
trembler entre les arbres, une petite bulle lumineuse apparut entre deux chênes,
elle grossit, sallongea et sétira, la lumière sintensifia,
les animaux fuyait cet étrange phénomène, puis la lumière
baissa dintensité et trois silhouettes floues sortirent de la bulle.
- On y est ? demanda Shan.
- Je pense que oui, répondit Héloïse.
- Mais je ne vois pas la maison de Lance Silversmith. Vous pensez que Grant
aurait pu se tromper ? demanda Delilah, anxieuse.
- Je ne crois pas, nous navons quà avancer un peu. Nous ne
sommes sûrement pas loin, répondit Shan en souriant.
- Daccord, mais par où ? demanda Héloïse.
- En face, on dirait quil y a moins darbres, allons voir.
Les femmes se mirent en marche et arrivèrent à la lisière
de la forêt. Au loin, elles aperçurent de la fumée et continuèrent
leur chemin dans cette direction.
Elles arrivèrent bientôt en vue dune petite bâtisse
en pierre avec une construction en bois de petite taille sur sa droite. La fumée
blanche sélevait dune haute cheminée perchée
sur le toit de la maisonnette.
Les lieux semblaient déserts, aussi sapprochèrent telle
en regardant autour delle.
Une barrière de bois entourait la maison, elle passèrent le portail
et pénétrèrent dans ce qui semblait tenir lieu de cour.
Elles firent encore quelques pas et sarrêtèrent près
dun puits en bois près duquel étaient posé une scie
rouillée et un gros marteau.
- Je pense que cest là, dit Shan.
- Il y a quelquun ? cria Delilah.
Seul le vent lui répondit, un corbeau passa dans le ciel et croassa comme
sil saluait les visiteuses et disparu.
- Je crois que personne nest venu ici depuis longtemps. La cour est vraiment
dans un piteux état, dit Héloïse en regardant les mauvaises
herbes qui tapissaient la cour.
- Allons frapper à la porte, on ne sait jamais, risqua Delilah.
Shan frappa à la porte, mais personne ne vint ouvrir. Elle poussa dessus
et la porte souvrit. Elles entrèrent dans la maison.
Une grande obscurité et une odeur de moisi régnaient dans lunique
pièce de la maison. Le sol était recouvert de poussière,
un lit était coincé dans un angle, entre une grosse armoire et
une cheminée, au milieu deux chaise entouraient une table en bois recouverte
de reste dun repas en train de pourrir.
- Beurk, cet endroit aurait bien besoin dun coup de balais, dit Héloïse.
Shan sagenouilla près de la cheminée et approcha sa main
des braises.
- Les braises sont encore chaudes, dit-elle en se relevant. Quelquun habite
bien ici.
- Évidemment, sinon, doù viendrait la fumée quon
a vue en arrivant.
- Allons voir dans la remise, dit Héloïse.
- La remise ? demanda Delilah.
- La construction en bois à coté, on trouvera peut être
quelque chose.
Elles ressortirent de la maison et se dirigèrent vers la remise qui nen
était pas une.
A lintérieur, au contraire de la maison, tout était propre.
Une forge en acier trônait au milieu de la pièce et juste à
coté un gigantesque soufflet attisait les flammes dune cheminée
qui faisait toute la largeur de la pièce.
Des outils de forgeron étaient posés soigneusement sur un établi,
et des armes de belle facture étaient accrochées au mur.
- Cette fois cest sur, nous sommes bien chez Lance Silversmith, le forgeron.
- Cest exact, dit une voix derrière elles. Je peux vous aider ?
Elle se retournèrent. Un homme se tenait dans lencadrement de la
porte. Il nétait pas très grand, avait les cheveux rejetés
en arrière et portait un tablier de cuir par-dessus un pantalon de toile
noire et une chemise jadis blanche.
- Vous êtes Lance Silversmith ? demanda Delilah timidement.
- Tout à fait. À qui ai-je lhonneur ?
- Je suis Delilah, fille du roi Théodore. Et nous sommes venues pour
vous demander votre aide. Mais je dois dabord vous demander une chose,
êtes-vous un descendant dIrwen Silversmith ?
- Oui, Irwen est un de mes lointains ancêtres, pourquoi ?
- Je vais vous montrer quelque chose, je suis sûre que vous allez comprendre.
Delilah tendit le Flamboyant. Les yeux du forgeron pétillèrent
à la vue de lépée. Il se précipita vers la
princesse et lui pris lépée des mains et la regarda en la
tournant dans tous les sens.
- Ce nest pas possible ! sécria til. Où avez-vous
trouvé cette épée ? Cest bien le Flamboyant, nest-ce
pas ?
- Oui, cest bien lui. Et cest le dragon Grant qui me la remis.
Je dois lutiliser pour sauver mon père et repousser linvasion
des forces de lHaruspice.
- LHaruspice ? Voilà qui explique tout, dit-il. Mais pourquoi avez-vous
besoin de moi ? Je ne comprends pas.
- Lépée a perdu sa puissance, Grant nous a dit que seul
celui qui la forgée serait capable de la lui rendre. Et nous avons
pensé que vous en seriez capable.
- Cest possible oui, mais malheureusement, il me faut des ingrédients
très rares pour cela, mon ancêtre les avait consignés dans
son journal, dit-il la mine sombre. Je ne vais pas pouvoir faire grand chose.
- Détrompez-vous, dit Delilah en souriant. Lévêque
Crowbanner ma confié ceci, il ma dit quil avait rassemblé
tout ce quil fallait pour forger lépée, dit-elle en
lui tendant le sac de lévêque.
- Cest fantastique, je me mets au travail immédiatement. Allez
vous reposer dans ma maison, jen ai pour un bon moment.
Les femmes sortirent et marchèrent dans la cour.
- Vous croyez quil finira à temps ? demanda Delilah.
- Il faut lespérer. Espérons que les autres sen sortiront
en attendant
répondit Shan.
Marl volait comme le vent
en direction de Ravens Dust. Le ciel était brusquement devenu noir
quand ils avaient atteint les cotes et les vents sétaient fait
plus violents.
Bientôt ils furent en vue de la capitale.
- Quest-ce que cest que cette tâche noire non loin de SilverSky
? demanda Ours.
- Je crois bien que cette larmée promise par Grant, répondit
Crowbanner en souriant.
- Mais
Ils sont des milliers ! sétonna Kerval. Tout le royaume
sest rassemblé !
- Ils nont probablement pas en envie de se laisser exterminer sans combattre,
dit Merrick. Le cur des gens recèle bien des mystères, et
cest dans ladversité que lon reconnaît leur vraie
valeur.
- Plus vite, Marl !
Le dragon battit des ailes encore plus vite et piqua vers la foule rassemblée.
Il se posa sous les acclamations du peuple rassemblé qui avait reconnu
son Maître dArmes.
La foule scanda le nom de Kerval alors que le petit groupe descendait du dos
de Marl qui reprit sa forme humaine sous les yeux éberlués des
spectateurs.
Kerval leva les mains pour calmer tout le monde et sadressa à son
armée de fortune.
- Mes amis, mon cur se réjouit de voir que le peuple de Goldmoon
est bien décidé à se battre contre la menace qui pèse
sur lui. Je ne connais pas la plupart dentre vous, et je pense que lart
de la guerre ne vous pas familier à tous, mais, si vous avez du cur
et du courage, et avec laide des dieux, nous aurons peut-être une
chance.
La foule leva ses armes en hurlant. Larmée était faite de
soldats, mais la majorité était faite par des gens du peuple,
artisans, paysans ou simples badauds. Ils avaient emmené des armes de
fortunes : scies, marteaux, fourches ; certains avaient trouvé de véritables
armes de guerre : épées, cimeterres, haches, fléaux, lances,
gourdins, masses darme.
Kerval leva de nouveau les mains pour réclamer le silence, mais il dut
attendre que le mot passe dans la foule.
- Nous allons essayer de nous organiser, cria til. Que tous ceux qui ont
des connaissances de combat savancent et viennent se placer ici, près
dOurs, dit-il en montrant son imposant compagnon.
Les mages et personnes qui ont des connaissances dans les arcanes savancent
et viennent se placer près de messires Merrick et Rednalhgih, ajouta
til en pointant les deux magiciens.
Les personnes ayant des compétences de soins se joindront à lévêque
Crowbanner.
Enfin, sil y a des archers, quils se placent derrière moi.
Des gens sortirent de la foule et virent se placer dans le groupe correspondant
à ses capacités.
Une fois que tous eurent trouvé leur place, Kerval sadressa une
nouvelle fois à eux.
- Bien, je vais vous demander la plus grande attention. Écoutez-moi,
voilà ce que nous allons faire.
Il leur expliqua son plan, et ensuite, il savancèrent vers SilverSky.
Kerval chevauchait en tête,
suivit par les archers et les cavaliers, les clercs fermaient la marche, prêts
à soigner dès que le besoin sen ferait sentir.
Bientôt, les murailles de la capitale apparurent, une fumée noire
planait au-dessus de la ville.
Du haut des murailles, lHaruspice observait ses créatures mettre
la ville à feu et à sang. Il se retourna et vit larmée
sapprocher de la ville. Son visage se fendit dun affreux rictus
de haine. Il leva la main droite et la pointa vers Kerval, aussitôt les
créatures de cauchemars envoyées par lHaruspice sortirent
de lenceinte de la ville et se précipitèrent sur les combattants
venus défendre leur ville, leur royaume, leur monde.
Kerval serra les dents, mais il fit signe à ses hommes dattendre.
Les créatures se rapprochaient, elles nétaient plus quà
une dizaine de mètres deux, mais Kerval ne donnait toujours pas
le signe dattaquer.
Encore quelques mètres, Kerval leva le poing, il attendit encore. Les
rugissements des monstres étaient assourdissants, ces créatures
étaient les plus horribles quils navaient jamais vu, certains
guerriers prirent la fuite en les voyant.
Les guerriers lançaient des regards inquiets au Maître dArmes,
les créatures se rapprochaient et il ne donnait toujours pas lordre
dattaquer.
Puis, il cria :
- Archers ! Tirez ! !
Les archers mirent un genou à terre, bandèrent leurs arcs en un
éclair. Les flèches volèrent et fauchèrent leurs
ennemis en se fichant dans leurs corps sans vie.
- Tenez-vous prêts les autres !
Les archers reculèrent pour préparer une nouvelle salve de flèches
meurtrières et les guerriers avancèrent. Les monstres se jetèrent
sur eux dune façon totalement désordonnée.
Les coups volaient dans tous les sens, des cadavres samassaient au sol
dans les deux camps.
- Ils sont trop nombreux ! cria quelquun
- Tenez bon ! les encouragea Kerval qui se battait comme un diable et assenait
des coups mortels à toutes les créatures qui croisaient son chemin.
Un monstre ailé pique sur Kerval et tomba au sol, une flèche planté
entre les deux yeux. Le Maître dArmes se retourna vers lhomme
qui lavait sauvé, lui fit un signe de tête et se replongea
dans le combat.
Larmée des Hommes se battait du mieux quelle pouvait, mais
de par son manque dentraînement, elle fut bientôt débordée,
larmée de lHaruspice avait pris le dessus.
À ce moment, les mages arrivèrent par le flanc gauche, jetant
leurs sorts dévastateurs sur leurs ennemis et Ours et sa troupe arriva
par le flanc droit ouvrant une brèche dans larmée ennemie,
faisant couler le sang parmi les monstres débordés par cet afflux
dadversaires inattendus.
Les clercs envoyèrent leurs sorts de guérison sur les blessés
et les combattants repartirent au combat.
Kerval et quelques hommes se frayèrent un passage jusquà
lentrée de SilverSky où fils furent rejoint par Ours et
Merrick, et ils pénétrèrent dans la capitale.
Ils se dirigèrent vers lescalier menant au chemin de ronde pour
lultime confrontation avec lHaruspice.
Kerval sarrêta en chemin et observa un triste spectacle : les corps
des gardes royaux, démembrés et déchiquetés, étaient
étalés en plein milieu de la rue.
Quelque chose bougea derrière eux, ils se retournèrent et évitèrent
de justesse un arbre lancé sur eux.
Une créature horrible sortie de sa cachette, elle était énorme,
sa peau était grise et elle avait des griffes acérées.
Kerval reconnu le Chambellan Owen grâce au pendentif accroché autour
du coup de la créature.
- Owen ! Cest toi qui a fait ca à mes gardes ! Tu vas payer ! Tu
vas regretter davoir vendu ton âme à un démon.
- Kerval, pauvre petit fou ! Je nai jamais pu te supporter. Théodore
a fait la plus grosse erreur de sa vie en te nommant Maître dArmes.
Rha, pourquoi donc a t-il fallut que ce soit toi ? Pourquoi Albéric est-il
parti ? Lui au moins, il était corruptible.
- Ca suffit ! Cesse de blasphémer la mémoire de mon ami. En garde
!
- Comme tu veux, tu vas rejoindre tes précieux petits gardes. Jespère
seulement que je ne vous tuerai pas trop rapidement, comme ce fut le cas pour
eux.
- Tais-toi ! Et bats-toi !
Delilah faisait les cent pas
dans la cour du forgeron. Le temps passait et Silversmith nen finissait
pas. Les coups de marteau résonnaient, une épaisse fumée
blanche séchappait de la cheminée.
- Combien de temps cela va t-il encore durer ? demanda telle.
- Calme-toi, Delilah, la rassura Shan. Il fait aussi vite quil peut, sois-en
sûre.
- Je sais bien ! Mais cette attente est insoutenable. Qui sait ce que nos amis
sont en train dendurer en ce moment !
La porte de latelier souvrit en claquant. Lance Silversmith sorti,
lépée à la main. Il savança vers la
princesse et lui tendit lépée.
- Tenez, jai fait tout ce que jai pu.
- Mais
son aspect na pas changé, dit-elle.
- Prenez-la en main, faites-moi confiance.
La princesse sexécuta et le Flamboyant brilla de mille feux dès
quil passa entre ses mains. Il brillait dune lumière blanche,
éclatante. Delilah sentait la puissance émaner de lépée,
sa force la rasséréna et lui redonna courage.
- Merci, Maître Forgeron. Grâce à vous, nous avons encore
une chance, dit-elle avec un large sourire.
- Ne me remerciez pas, princesse. Je suis fier davoir pu vous aider.
- Shan, Héloïse, donnez-moi la main. Nous y allons.
- Comment ca ? demanda Héloïse.
- Faites-moi confiance.
- Attendez ! dit le Forgeron. Avant que vous ne partiez, jaimerai vous
offrir quelque chose.
Il repartit vers son atelier et en revint les bras chargés. Il offrit
de nouvelles tuniques protectrices et des armes aux trois femmes.
- Jai moi-même forgé ces armes et béni ces tuniques.
Leur puissance est très grande, jespère quelles vous
serviront pour votre combat.
- Merci, dirent-elles en curs.
Elles revêtirent leurs nouveaux habits et ceignirent leurs armes, puis,
comme demandé par Delilah, elles se prirent par la main et disparurent.
Dehors, sur le champ de bataille,
les Humains se battaient avec lénergie du désespoir. Ils
combattaient des créatures mortes vivantes, et elles se relevaient quelques
instants à peine après être tombées.
Les Humains perdaient espoir, mais ils continuaient de se battre. Ils savaient
que la princesse devait arriver avec lépée dArtherk,
alors ils continuaient à se battre, ils étaient bien décidés
à faire payer cher leurs vies.
Les archers encochaient leurs flèches aussi vite quils pouvaient,
les mages lançaient leurs sorts les plus destructeurs, au risque de sépuiser
rapidement, les guerriers frappaient sans relâche, tranchant membres et
têtes, donnant la mort à leurs adversaires.
Kerval se jeta sur Owen en
brandissant sa hallebarde, suivit par Ours et les autres guerriers. Merrick
sétait écarté, il avait aperçu une silhouette
quil ne connaissait que trop bien et sétait lancé
à la poursuite de Drac, bien décidé à en finir cette
fois-ci.
Le Maître dArmes frappa Owen de toutes ses forces, mais la créature
le fit voler en lui assenant un coup de ses griffes acérées. Kerval
sen sorti sain et sauf grâce à la qualité de larmure
offerte par Grant.
Les coups fusaient dans tous les sens, mais Owen les évitait tous. Il
attrapa un des hommes qui sétait jeté sur lui et lui arracha
les bras avant de lui trancher la tête avec ses griffes. Il rejeta le
cadavre comme sil ne sagissait que dune vulgaire branche.
Ours se jeta entre les jambes du monstre, se releva derrière lui et frappa
dans le dos de la créature en lui plantant sa hache profondément
dans le dos. Owen hurla de douleur et sagita dans tous les sens en essayant
darracher larme de son dos, Ours, toujours accroché à
sa hache, sagrippa aux vêtements en lambeaux dOwen et se hissa
jusquà sa tête.
Kerval profita de loccasion et savança en brandissant sa
hallebarde et frappa Owen en plein cur.
La créature hurla et tomba à genoux, Ours attrapa la tête
dOwen et tenta de lui briser le cou mais il fut jeté au sol par
dun coup de main dOwen et évita de justesse de se faire écraser.
Owen se releva, arracha la hache dOurs, la jeta par terre et fit face
à ses adversaires.
Merrick courrait dans les
rues de SilverSky, Drac ne sétait pas aperçu quil
était suivit, arrivée devant le temple il sarrêta
et se retourna et regarda Merrick droit dans les yeux. Il avait encore le visage
tuméfié par les coups quil avait reçu lors de leur
dernière confrontation.
- Jaurai du men douter. Tu nabandonnes pas facilement De Nurien.
- Jamais je ne te laisserai. Tu mourras de ma main, aujourdhui, ici et
maintenant. Je vengerai ma femme. Je laurai déjà fait si
tu ne tétais pas enfui lâchement la dernière fois.
- Je ne me suis pas enfui, jai été
appelé.
- Cesse de parler, je ne técoute pas.
Sans lui laisser le temps de réagir, Merrick pointa son bâton sur
Drac, une boule de feu gigantesque sorti de son extrémité frappa
lHaruspicien de plein fouet.
Merrick leva ensuite son bâton en lair et le rabattis, envoyant
une pluie de feu sur Drac.
Il leva de nouveau son bâton et lança une tempête de glace
sur son adversaire.
Linstant daprès, Drac nétait plus quun
tas de cendre fumant.
Merrick fit demi-tour et retourna rejoindre ses compagnons.
Red était épuisé,
il avait épuisé toute sa force mentale et les assauts des créatures
de lHaruspice ne cessaient pas.
Il regardait autour de lui et voyait ses compagnons darme dans le même
état dépuisement que lui.
Crowbanner était tombé, un genou à terre, il était
essoufflé, lui non plus navait presque plus de force.
Leurs ennemis étaient trop nombreux. Ils avaient présumé
de leurs chances, et maintenant, ils allaient en payer le prix.
Red releva la tête, imité par tout le monde. Une grande lumière
venait dapparaître dans le ciel. Un rayon lumineux vint frapper
le champ de bataille et trois silhouettes en sortirent.
Delilah savança en brandissant le Flamboyant. La lumière
se répandit sur le champ de bataille, détruisant les créatures
de lHaruspice qui ne fuyaient pas devant elle.
Une à une, les monstres envoyés par lHaruspice tombaient
en poussières sur le sol, les combattants de larmée humaine
se sentaient revigorés par une force nouvelle.
Tout autour deux, leurs ennemis tombaient sous la puissance divine dArtherk.
Delilah se tourna vers la ville et sy dirigea sous le regard ébahit
du peuple rassemblé.
Ours fut projeté lourdement
contre un mur, il sentit un os de son bras craquer sous limpact et fit
une grimace de douleur.
Il releva la tête et regarda Owen. Il avait attrapé Kerval et le
balançait dans tous les sens comme une poupée.
Le Maître dArme attrapa une petite hachette quil avait accrochée
à sa ceinture et la planta dans le bras dOwen qui le relâcha.
Kerval retomba au sol et roula au loin près dOurs pour se mettre
à labri. Il regarda autour de lui, ils nétaient plus
que deux contre Owen. Ils étaient désarmés.
Owen savança vers eux et ramassa leurs armes. Il leva les bras
et sapprêtait à les abattre sur ses deux derniers adversaires.
Une vive lumière aveugla Ours et Kerval. Ils plissèrent les paupières
et regardèrent la source de lumière.
Ils aperçurent une silhouette féminine nimbée dun
halo blanc. Elle tenait dans sa main une épée de cristal dont
la lumière émanait.
- Cest
Delilah, murmura Kerval, comme sil voulait se convaincre
de ce quil voyait.
- Ca se passe comme dans les écrits du roi Marten, ajouta Ours
Delilah sapprocha dOwen qui commençait à se ratatiner
sur lui-même. Sa peau flétrissait et tombait en lambeaux sur le
sol. Ses muscles perdaient leur volume et bientôt Owen avait retrouvé
sa corpulence passée, son corps était redevenu celui dun
humain, puis, sa peau prit feu et il se consuma en quelques secondes en hurlant.
Delilah savança vers Kerval et Ours, leur sourit et continua sa
route vers lescalier menant au chemin de ronde.
En haut des marches, lHaruspice la regardait arriver, le corps tremblant.
- Recule, envoyé dArtherk ! Tu nas pas à être
ici ! Recule ! Lheure de la Prophétie est venue ! Tu nas
rien à faire ! Tu ne dois pas men empêcher !
Delilah montait les marches doucement, brandissant toujours le Flamboyant devant
elle, comme un bouclier.
LHaruspice recula en se cachant les yeux pour ne pas voir la lumière
aveuglante qui émanait de lépée.
Tous les regards étaient tournés vers les remparts. Tout le monde
observait lHaruspice et la princesse.
Delilah leva lépée au ciel, un rayon de lumière sabattit
sur elle et sétendit sur tout le royaume.
Les hommes fermèrent les yeux et, quand ils les rouvrirent, lHaruspice
avait disparu.
Delilah était toujours en haut des remparts, le Flamboyant levé
devant elle, mais son éclat avait disparu.
La plaine devant SilverSky résonna des cris de joies de larmée.
Tout le monde applaudissait et acclamait la princesse et courait vers la ville.
Les quelques personnes encore blessées furent vite relevées et
guéries par les clercs, et tout le monde entra dans la ville en hurlant
sa joie.
Épilogue
Delilah redescend lescalier sous les acclamations de la foule.
Elle rejoint Kerval et Crowbanner et ils se dirigent vers le château,
suivit par Bron, Rednalhgih, Ours, Merrick, Shan et Héloïse.
Le chambellan Tomar les accueille en souriant et en les félicitant.
Dehors, la foule en liesse continue de crier sa joie.
Delilah marche dans les couloirs et se dirige vers la chambre de son père.
Elle ouvre la porte et entre dans la chambre.
Ses amis lattendent à lentrée.
Elle sapproche du lit où repose son père, toujours endormis.
Le Flamboyant recommence à luire.
Delilah sourit, elle sait ce quelle doit faire.
Elle dépose lépée entre les mains de son père.
Lépée brille encore plus, le corps de Théodore est
entouré dune lumière vive.
La lumière disparaît.
Dans la chambre tout le monde retient son souffle.
Delilah regarde son père, guettant un quelconque signe de vie.
La main de Théodore tremble, il ouvre les yeux.
Delilah fond tombe à genoux et prend les mains de son père dans
les siennes, elle ne peut retenir ses larmes.
Kerval claque amicalement lépaule de Bron, le dernier soldat quil
lui reste Shan saute dans les bras de Merrick, Red attrape Héloïse
et la sert dans ses bras, Marl saute au coup dOurs.
Crowbanner sort sur le balcon donnant dans la haute cour et sadresse au
peuple réunit en bas :
- Le Roi est vivant ! Le roi est guérit !
La foule hurle sa joie.
Partout dans le royaume, comme si elle attendait le réveil du roi, la nature revient à la vie, les fleurs sortent de leurs bourgeons, les feuilles repoussent sur les branches des arbres, les rivières asséchées se remplissent dune eau pure et cristalline. Le soleil brille à nouveau sur le royaume de Goldmoon.